Type d'anesthésie Anesthésie générale |
Type d’hospitalisation Hospitalisation complète |
Voix d'abord Coelioscopique |
Durée d’arrêt de travail 4 semaines |
Durée d’arrêt d’activité physique 8 semaines |
La hernie hiatale correspond au passage d’une partie de l’estomac dans la cavité thoracique, à travers l’orifice oesophagien du diaphragme (ou hiatus oesophagien) qui est l’orifice de passage de l’oesophage à travers le diaphragme.
Les symptômes
La principale plainte est un reflux gastro-oesophagien (RGO), responsable de brûlures rétro-sternales ascendantes et d’acidités dans la gorge.
Il peut s’y associer des symptômes atypiques, ORL (enrouement), ou bronchiques (toux).
Ils surviennent surtout lors de changements de position : lorsque l’on est couché ou lorsque l’on se penche en avant.
Les complications
L’irritation de l’œsophage peut générer des ulcérations (oesophagite) et des saignements, responsables de douleurs et d’hémorragies digestives.
Le reflux chronique est responsable d’une irritation chronique de l’œsophage qui peut favoriser, à long terme, une transformation cancéreuse (cancer de l’œsophage).
La hernie hiatale par roulement peut provoquer un étranglement de la portion de l’estomac ascensionnée qui évolue vers la nécrose et la perforation gastrique (complication rare mais très grave).
Les traitements
Le traitement est le plus souvent médical (surtout sur de petites hernies hiatales), consistant en la prise d’un médicament anti-acide, appelé inhibiteur de la pompe à protons (IPP), en une à 2 prises par jour. Le but est de lutter contre l’acidité sur l’œsophage provoquée par le RGO.
Toutefois, il existe des indications opératoires en cas :
- D'impossibilité d’arrêter le traitement IPP à bonne dose.
- D'efficacité du traitement IPP chez un patient ne souhaitant pas poursuivre un traitement médical à vie.
- D'échec du traitement médical.
- De complications à type d’oesophagite ulcérative malgré le traitement médical à bonne dose.
- De hernie hiatale par roulement, du fait des risques d’étranglement gastrique.
Le bilan pré-opératoire
Il comprend plusieurs examens permettant d’authentifier la hernie hiatale et le RGO, et d’éliminer les contre-indications à la chirurgie :
- L’endoscopie digestive haute (ou gastroscopie) objective la hernie hiatale et surtout ses conséquences sur le bas œsophage (oesophagite, ulcérations…).
- La pH métrie oesophagienne consiste à mesurer le pH (à l’aide de petites sondes) à différents niveaux de l’œsophage, pour authentifier le RGO acide et sa concordance avec la survenue des symptômes.
- La manométrie oesophagienne (faite avec la pH métrie) sert à mesurer les pressions à différents niveaux de l’œsophage, pour s’assurer que le péristaltisme oesophagien est conservé. En effet, lorsque l’on avale le bol alimentaire, l’œsophage se contracte et se relâche de manière coordonnée, du haut vers le bas, afin de faire progresser les aliments vers l’estomac. Si cette fonction n’est pas conservée, cela correspond à un groupe de pathologies appelées troubles moteurs de l’œsophage qui peuvent être associées à une hernie hiatale. Dans ce cas, le traitement de la hernie hiatale aggraverait le trouble moteur oesophagien.
- Le TOGD (Transit Oeso Gastro Duodénal), non indispensable, est une radiographie dynamique consistant à boire un produit de contraste (visible à la radio) pour avoir un bilan anatomique de la hernie hiatale.
La chirurgie
L’intervention se déroule en coelioscopie et consiste à :
- Réintégrer l’estomac dans la cavité abdominale ;
- Refermer en partie l’orifice hiatal ; cette fermeture s’effectue à l’aide de points de fils non résorbables. Toutefois, dans certains cas, notamment lors des reprises chirurgicales pour récidive, il peut être nécessaire d’utiliser des prothèses afin de renforcer cette fermeture. Notre équipe utilise alors des prothèses biologiques, beaucoup moins à risque de complications que les prothèses synthétiques dans ces indications.
- Confectionner une « valve anti-reflux » , en réalisant une fundoplicature (en utilisant une partie de l’estomac qui est passée en arrière de l’œsophage et fixée de part et d’autre de celui-ci).
L’hospitalisation est courte, entre 1 et 3 jours en général.
La période post-opératoire
La prise en charge s’intègre dans une stratégie de réhabilitation améliorée.
La réalimentation se fait en régime mouliné pendant 3 à 4 semaines.
L’activité physique peut être reprise environ 6 à 8 semaines après la chirurgie, de façon très progressive.