La diverticulose colique correspond à la formation de petites poches dans la paroi du colon surtout au niveau de sa partie gauche : le sigmoïde.
C’est une pathologie très fréquente (50% des personnes de plus de 60 ans) et le plus souvent asymptomatique. Elle est due à une hyperpression sur la paroi du colon qui se distend et provoque ces petites hernies. Elle est favorisée par la constipation ou l’absence de fibre alimentaire et la sédentarité.
Les selles ou débris non digérés présents dans ces diverticules peuvent provoquer une inflammation et donc une diverticulite. Le diagnostic est apporté par l’examen clinique, les examens radiologiques (échographie, scanner abdomino-pelvien) aidés par un dosage de la CRP et du taux de leucocytes et parfois une coloscopie.
En fonction du stade, on peut avoir plusieurs présentations cliniques différentes plus ou moins graves :
La diverticulite aigue non compliquée
Une douleur parfois fébrile est présente à la partie basse et à gauche de l’abdomen, avec des troubles du transit (diarrhée ou constipation), voire une défense abdominale (induration des muscles abdominaux en regard de l’inflammation).
La prise en charge associe un régime alimentaire strict sans résidu, du repos et une antibiothérapie pendant au moins 8 jours. Aucune intervention chirurgicale n’est nécessaire dans l’immédiat.
Si les crises deviennent très fréquentes avec modification importante du régime alimentaire au long cours (le patient évite de lui-même certains fruits ou légumes de peur d’induire une crise de sigmoïdite aigue), après avoir évalué la balance bénéfices-risques de l’intervention chirurgicale, on réalise si possible sous cœlioscopie une colectomie emportant le segment de colon pathologique avec les diverticules les plus inflammatoires et une anastomose (raccordement) entre le colon sain et le rectum sans réaliser de stomie (anus artificiel temporaire).
La récupération du patient est guidée selon un protocole de réhabilitation améliorée permettant une réalimentation rapide et une mobilisation précoce avec l’aide du personnel soignant. L’hospitalisation est de 3-4 jours en moyenne, l’arrêt d’activité professionnelle est de 4 semaines. Les complications sont les hématomes, les abcès de paroi ou intra-abdominaux et les fistules anastomotiques (environ 5 % des interventions) correspondant à une fuite au niveau du raccordement colo-rectal. En fonction de la gravité, elle peut être traitée par une antibiothérapie, un drainage radiologique voire une intervention pour nettoyer et faire une stomie de dérivation temporaire (environ 6 semaines) pour permettre la cicatrisation.
La diverticulite compliquée
Le scanner abdominal initial lors de la crise peut diagnostiquer un abcès provoqué par une perforation bouchée d’un diverticule. Si la taille de cette collection est inférieure à 3 cm, un traitement médical peut être suffisant. Si la taille est supérieure à 3 cm, un drainage sous échographie ou contrôle scannographique peut être nécessaire. Généralement, face à cette crise sérieuse, on propose une colectomie à froid pour éviter une récidive.
En cas de rupture de cet abcès ou si la perforation du diverticule se fait sans accolement dans la grande cavité abdominal, le patient peut présenter une péritonite :
- Soit purulente : une cœlioscopie est nécessaire pour nettoyer et drainer les épanchements purulents et suturer si possible le diverticule perforé
- Soit stercorale (présence de matières) : nécessitant une intervention par cœlioscopie ou par laparotomie pour drainer pleinement, une résection de la partie perforée et dériver les selles par une stomie temporaire.
L’évolution chronique de cette diverticulite peut engendrer une fistulisation spontanée vers :
- La vessie : le patient présente alors du gaz ou des matières dans les urines, ou des infections urinaires à répétition
- Le vagin : en cas d’antécédent d’hystérectomie, on peut découvrir un écoulement purulent ou du gaz dans le vagin
- Les annexes utérines : apparition d’un abcès de la trompe ou de l’ovaire par communication avec le contenu sigmoïdien
La prise en charge est dominée par une démarche diagnostique fiable puis une résection coelioscopique avec ou sans stomie de protection en fonction de l’inflammation locale.
Le patient reçoit un régime alimentaire pour éviter la formation de nouveaux diverticules :